Institut Européen des Arts Céramiques

Association pour l’enseignement, la formation et la diffusion des arts céramiques en France et à l’étranger

Vous êtes ici : Institut Européen des Arts Céramiques / Expositions / Expos fin de formation / Promotion 2004 / Anne Verdier

Anne Verdier

Utilitaires percés

"De nombreux pots de notre quotidien ne sont pas utilisés pour contenir des matières fluides.

La passoire, l’entonnoir, sont des objets joyeux, peu sérieux, ils sont utiles mais débordent; on va pouvoir jouer avec eux, les empiler, les retourner, les ranger les uns dans les autres.

Ces trous me font penser à des observations microscopiques de cellules.
La cellule, premier niveau capable de vie, unité fondamentale de la structure et du fonctionnement des organismes.

Des systèmes ouverts qui échangent sans cesse des matières et de l’énergie avec leur milieu, un contenant percé, une membrane perméable, c’est donner la possibilité à la matière contenue de prendre la place qui lui convient, peut-être même de passer à travers…

Choix du céladon sur porcelaine : une matière douce qui laisse de la place à l’imaginaire."

Cassures

"La matière est au cœur de mon travail, elle est beaucoup plus qu’une association chimique de molécules identifiées et répertoriées."
 
« La matière nous donne le sens d’une profondeur cachée, elle nous enjoint de démasquer l’être superficiel »
(Gaston Bachelard).

"Rêverie de fusion, migration des alcalins faisant fondre sur leurs passages les matériaux qu’ils rencontrent, effervescence de la faïence bouillonnante à 1300°C, nappage et coulé d’un émail qui se répand dans l’espace.

Mes pièces sont pleines. Les différentes matières sont estampées dans une même matrice. Les matériaux sont simples. Métaux, émaux à base de kaolin, chaux et silice, soude et sable de rivière ou cristal, faïence, porcelaine, terre brute de la forêt, ocre et béton réfractaire."
"Forme venue d’ailleurs, elle associe une zone conique, comme forgée par la vitesse, à une forme plus ronde en contact de la terre. Il n’y a pas de leurre, elles pèsent le poids qui correspond à leur composition, elles sont vraies.

La cassure est souvent associée à la souffrance, la destruction, l’anéantissement. Il est donc compréhensible d’être inquiet, frileux, quand il s’agit de prendre la masse en main pour casser la pièce. C’est pourtant le seul moyen de découvrir l’intérieur.

Toutes les pièces ne sont pas cassées systématiquement, le séchage ou la cuisson révèle parfois le cœur de la pièce. Un essai a aussi été réalisé en incluant du plâtre au centre de la pièce; celle-ci a été placée dehors afin de provoquer la cassure sous l’effet de la dilatation de la chaux."
Haut de page